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Examen de la réalité 1.1–6.12

Le cycle de la vie

Paroles de l'Ecclésiaste[a], fils de David, roi à Jérusalem.

Comble de l’inconsistance[b], dit l'Ecclésiaste, comble de l’inconsistance, tout n’est que fumée!

Quel avantage l'homme retire-t-il de toute la peine qu'il se donne sous le soleil? Une génération s'en va, une autre arrive et la terre est toujours là. Le soleil se lève, le soleil se couche, il soupire après l'endroit d'où il se lève de nouveau. Le vent se dirige vers le sud, tourne vers le nord, puis il tourne encore et reprend les mêmes circuits. Tous les fleuves vont à la mer, mais la mer n'est pas remplie et ils continuent d’aller vers leur destination. Tout est en mouvement, plus qu'on ne peut le dire. L’œil ne sera jamais rassasié de voir et l'oreille ne sera jamais remplie au point de ne plus pouvoir écouter.

Ce qui a existé, c'est ce qui existera, et ce qui s'est fait, c'est ce qui se fera. Il n'y a rien de nouveau sous le soleil. 10 Si l’on dit à propos de quelque chose: «Regarde ceci, c'est nouveau», en réalité cela existait déjà dans les siècles précédents. 11 On ne se souvient pas de ce qui est ancien, et ce qui arrivera par la suite ne laissera pas de souvenir chez ceux qui vivront plus tard.

La sagesse humaine

12 Moi, l'Ecclésiaste, j'ai été roi d'Israël à Jérusalem. 13 J'ai appliqué mon cœur à rechercher et à explorer par la sagesse tout ce qui se fait sous le ciel: c'est une occupation pénible que Dieu réserve aux humains. 14 J'ai vu tout ce qui se fait sous le soleil et j’ai constaté que tout n’est que fumée et revient à poursuivre le vent. 15 Ce qui est courbé ne peut pas se redresser et ce qui manque ne peut pas être compté. 16 Je me suis dit: «J'ai augmenté et développé la sagesse plus que tous ceux qui ont dominé avant moi sur Jérusalem, et mon cœur a vu beaucoup de sagesse et de connaissance.» 17 J'ai appliqué mon cœur à connaître la sagesse, mais aussi la folie et la stupidité. J'ai découvert que cela aussi, cela revient à poursuivre le vent. 18 En effet, avec beaucoup de sagesse on a beaucoup de chagrin, et celui qui augmente sa connaissance augmente sa souffrance.

Footnotes

  1. Ecclésiaste 1:1 L'Ecclésiaste: hébreu qohélet, mot qui semble désigner une personne s’exprimant dans l’assemblée.
  2. Ecclésiaste 1:2 Comble de l’inconsistance: ou vanité des vanités ou suprême absurdité ou comble du passager, littéralement vapeur des vapeurs, expression qui renvoie à un manque de substance, à quelque chose qui est sans valeur et éphémère.

Voici ce que dit le Maître[a], fils de David, roi à Jérusalem.

Thèse

Dérisoire, absolument dérisoire[b], dit le Maître, oui dérisoire, absolument dérisoire, tout est dérisoire !

Prologue : rien de nouveau sous le soleil

Quel avantage l’homme retire-t-il de tout le labeur pour lequel il trime sous le soleil ? Une génération s’en va, une autre vient, et la terre est toujours là. Le soleil se lève, le soleil se couche, et il aspire à se retrouver à l’endroit d’où il devra de nouveau se lever. Il va vers le sud, puis il tourne vers le nord, il tourne et tourne encore : ainsi va le vent. Et il reprend les mêmes tours, le vent. Tous les fleuves vont se jeter dans la mer, mais la mer n’est pas remplie. Les fleuves ne cessent de couler toujours vers le même endroit en suivant leur cours. Tout est en travail[c], plus qu’on ne peut le dire. L’œil n’est jamais rassasié de voir. L’oreille n’est jamais remplie de ce qu’elle entend. Ce qui a été, c’est ce qui sera, et ce qui s’est fait, c’est ce qui se fera : il n’y a rien de nouveau sous le soleil.

10 Si l’on dit : « Tenez ! Voilà quelque chose de nouveau », en fait, cela a déjà existé dans les temps qui nous ont précédés depuis longtemps. 11 Seulement, on ne se souvient plus de ce qui s’est passé autrefois, et il en sera de même pour ce qui se produira dans l’avenir : ceux qui viendront après n’en auront aucun souvenir[d].

La condition humaine

Où trouver le bonheur ?

La recherche de la sagesse

12 Moi, le Maître, j’ai été roi d’Israël à Jérusalem. 13 Et je me suis appliqué à étudier et à examiner par la sagesse tout ce qui se fait sous le soleil. Dieu impose aux hommes de s’appliquer à cette occupation de malheur.

14 J’ai vu tout ce qui se fait sous le soleil et je suis arrivé à la conclusion que tout est dérisoire : autant courir après le vent. 15 Ce qui est tordu ne peut être redressé, et ce qui manque ne peut être compté.

16 Je me suis dit en moi-même : « Voici, j’ai fait augmenter et progresser la sagesse plus qu’aucun de ceux qui ont régné avant moi à Jérusalem. J’ai considéré beaucoup de sagesse et de connaissance. » 17 Je me suis appliqué à connaître la sagesse et le savoir, ainsi que la folie et la déraison. Et je me suis aperçu que cela aussi, c’est comme courir après le vent[e]. 18 Car, plus on a de sagesse, plus on a de sujets d’affliction. En augmentant sa connaissance, on augmente ses tourments.

Footnotes

  1. 1.1 Cette expression rend le terme hébreu Qoheleth, dont le sens est inconnu. Il est possible qu’il soit apparenté à la même racine que le nom assemblée. L’ancienne version grecque l’a rendu par Ecclésiaste, c’est-à-dire celui qui participe à une assemblée. Le terme hébreu semble cependant renvoyer à une fonction. On en a proposé les sens suivants : l’orateur de l’assemblée, le prédicateur, le chef de l’assemblée. On pourrait aussi le traduire, dans le contexte du livre, par « le sage ». Nous avons opté pour la traduction Maître (au sens d’enseignant) à cause du rôle didactique du livre au sein de la communauté d’Israël.
  2. 1.2 Le mot hébreu, rendu ici par dérisoire et traditionnellement traduit par vanité, désigne souvent ce qui est insignifiant, futile, vain, passager, fragile, dérisoire. Dans la suite du livre, ce terme a été rendu de diverses manières. L’apôtre Paul fait allusion à cette affirmation centrale du livre de l’Ecclésiaste en Rm 8.20, où il affirme que la création a été soumise à une condition bien dérisoire.
  3. 1.8 Autres traductions : tous les mots sont usés (c’est-à-dire tout a déjà été dit) ou tout est lassant.
  4. 1.11 Certains comprennent : On ne se souvient plus de ceux qui ont vécu autrefois, et l’on ne se souviendra pas davantage de ceux qui viendront dans l’avenir.
  5. 1.17 Autre traduction : c’est réflexion de vent, autrement dit : c’est réflexion qui brasse de l’air.